Si son nom est devenu synonyme de "juste décret" ou de "peine méritée" à l'origine, cette fille de Nyx, la Nuit, petite fille du Chaos, n’était que l’exécutrice des arrêts du Sort, sans aucune notion de rétribution ou de mérite.
Hypnos
Dans la mythologie grecque, Hypnos (en grec ancien Ὕπνος) est le dieu du sommeil, connu chez les Romains sous le nom de Somnus. Il est aussi le père de Morphée. Fils de Nyx, la Nuit, Hypnos est aussi selon l’Iliade le frère jumeau de Thanatos, la Mort. Selon Hésiode, il vit dans les terres inconnues de l’Ouest ; chez Homère, il habite Lemnos. Les scholiastes d’Homère se sont interrogés à ce sujet.
Selon certains, les Lemniens appréciaient beaucoup le vin, ils accueillaient donc Hypnos avec plaisir. Selon d’autres, Hypnos était amoureux de Pasithée, l’une des Charites, qui habitait cette cité. Peut-être enfin Hypnos était-il honoré à Lemnos.
Il peut endormir aussi bien les hommes que les dieux. Ainsi, au chant XIV de l’Iliade, Héra lui demande d’endormir Zeus en personne, afin que Poséidon puisse aider les Grecs malgré l’interdiction du maître de l’Olympe. Elle l’appelle « maître des hommes et des dieux ». Hypnos admet qu’il peut endormir tous les dieux, même Océan. Il rappelle aussi qu’il a déjà endormi Zeus auparavant, déjà à la demande d’Héra, afin que celle-ci puisse faire périr Héraclès. Furieux, Zeus avait tenté de le jeter du haut de l’Olympe, et Hypnos n’avait dû son salut qu’à sa mère. Sur la promesse d’Héra de lui donner la main de Pasithée, Hypnos se laisse fléchir. Il se change en oiseau et, encore une fois, endort Zeus.
Hypnos est également considéré comme étant le gardien de la nuit, celui qui reste éveillé quand le monde est endormi. C’est aussi le surnom du poète et résistant français René Char qui publia Les Feuillets d’Hypnos sous l’Occupation. Il se considérait comme celui qui veillait sur son peuple dans la nuit de la Seconde Guerre Mondiale. Hypnos est également le titre d’une célèbre nouvelle d’Howard Phillips Lovecraft.