Gilgamesh, roi de la ville d'Uruk, est dur et intransigeant envers ses sujets. À la demande de ceux-ci, la déesse Aruru, maîtresse de la cité, confectionne avec de l’argile un « double » de Gilgamesh, Enkidou, pour le remettre dans le droit chemin.
Inanna
Inanna ” La Danseuse “, déesse du Ciel, de l’Amour, de la Fertilité et de la Guerre, identifiée par la suite à la déesse phénicienne Astarté et à Aphrodite, inspire la terreur aux dieux comme aux hommes.
La plupart des mythes dans lesquels elle figure en font une déesse impitoyable, un monstre capable de tuer ses amis et ses amants. Déchainée, sur le champs de bataille, elle coupe les tête et énumère, dans ses chants de guerre, les armes acérées avec lesquelles elle massacra l’ennemi. Lorsqu’elle survole la terre, les montagnes lui rendent hommage et s’inclinent devant sa puissance. Un jour ou le mont Ebih lui refusa cet hommage, elle lui déclara la guerre et se précipita sur la montagne, l’étranglera et plantera ses dents dans son ventre, dessechera la terre, arrachera les arbres et enfin fera disparaitre la montagne sous d’épaisses fumées.
Le récit le plus célèbre concernant Inanna reste cependant l’histoire de son mariage avec le berger Dumuzi, devenu dieu de la Végétation. Plusieurs récits sumériens, véritables odes à l’amour physique qui ont peut-être inspiré le Cantique des Cantiques, racontent ces noces divines. C’est pour célébrer le souvenir que chaque année, au nouvel an, le souverain ” épousait ” l’une des prêtresses d’Inanna au cours de fêtes joyeuses. La fertilité des terres et la fécondité des femelles animales était ainsi assurée pour l’année. De très nombreux textes, décrivent comment le berger Dumuzi fut élevé au rang de roi et de dieu par son mariage avec Inanna.
Le cycle de poèmes consacre a la déesse de l’Amour montre le caractère a la fois érotique et sacre de cette union. Enki lui-même évoque les pouvoirs mystérieux de l’Amour: “A Inanna ma fille, je fais don de la vérité, de la descente aux Enfers, de la remontee des Enfers, de l’art de faire l’amour, du baiser au phallus.” La déesse, submergée par le désir, “entonne un hymne de louange a sa vulve“, la decrivant comme un “terrain en friche, bien irrigue”, et s’écriant a l’adresse de Dumuzi: ” Pour moi, ouvre ma vulve pour moi! Pour moi, la jeune fille, qui sera son laboureur?”
Mais l’amour profond qui unit Inanna et Dumuzi est voué a être anéanti par l’autre aspect de la personnalité de la déesse, orgueil, ambition et désir de vengeance. Inanna rend visite aux Enfers a sa soeur Ereshkigal, qu’elle a l’intention de détrôner. Elle doit tout d’abord, selon le rituel pu passage dans l’Au-delà, franchir sept portes de l’Enfer en se depouillant a chacune d’entres elles d’un vêtement ou d’un bijou. Nue et réduite a l’impuissance, elle est enfin amenée devant Ereshkigal, qui l’enferme dans son palais et lâche sur elle soixante maladies qui entrainent rapidement sa mort. La reine des Enfers suspend alors la dépouille de sa soeur a un crochet.
Les grands dieux, alarmés de voir la terre dépérir, se réunissent en conseil demandent à Ereshkigal de renvoyer Inanna sur terre. La déesse accepte a condition que sa soeur trouve quelqu’un qui accepte de prendre sa place aux Enfers. Inanna revient donc sur terre en cherchant qui pourra bien etre cette personne. Quand elle trouve son époux Dumuzi en train de festoyer joyeusement à l’ombre des arbres au lieu de pleurer sa disparition, elle entre dans une colère divine et son choix se porte aussitôt sur son époux. Dumuzi refuse énergiquement et tente de fuir. Avec l’aide de Shamash, Dumuzi change cent fois d’aspect, mais les soldats lancés a ses trousses finissent par le coincer, le saisissent et l’amènent aux Enfers.
Bientot tout les protagonistes de l’histoire se lamentent sur la disparition de Dumuzi: sa mère Ninsun, sa soeur Geshtinanna, déesse du Vin, et Inanna elle-même! Les dieux prirent alors une décision exceptionnelle: pendant six mois, Dumuzi demeurera aux Enfers, et pendant les six autres mois sa soeur Geshtianna, qui s’est portée volontaire, prendra sa place. Ce qui explique que chaque année, pendant six mois ou Dumuzi revient sur terre, la végétation repart.