Cronos, roi des Titans, attaqua son père Uranus dont le sang tomba dans la mer, se mêla à l'écume, et donna naissance à Aphrodite, déesse de l'amour.
Némésis
Némésis, personnification de la Vengeance, est le redoutable instrument du châtiment divin et le “Fléau des mortels”.
Si son nom est devenu synonyme de “juste décret” ou de “peine méritée” à l’origine, cette fille de Nyx, la Nuit, petite fille du Chaos, n’était que l’exécutrice des arrêts du Sort, sans aucune notion de rétribution ou de mérite.
Avec le temps Némésis se vit confier la fonction de gardienne de l’équilibre de la Justice, chargée de punir les coupables du crime d’hubris, cette “démesure” qui se traduit par un excès d’orgueil ou de bonheur. Le roi des rois Agamemmon fut l’une de ses plus célèbres victimes pour s’être trop vanté de la victoire des Grecs sur les troyens.
La legende veut que Nemesis, qui avait dit-on quelque chose de la beauté d’Aphrodite, suscita malgre elle le desir de Zeus qui la poursuivit a travers le monde. Pour lui échapper, elle devait se metamorphoser sans cesse. Mais quand elle se changea en oie, Zeus se transforma lui-meme en cygne, l’attrapa et la viola. Un oeuf résulta de cette union, d’où naquit la belle Hélène.
Némésis serait ainsi la mère de cette Hélène dont l’enlèvement sera la cause de la guerre de Troie. Sa mère officielle, la reine de Sparte Léda, l’ayant seulement allaité et élevé l’enfant. Plus tard, les Grecs identifieront Némésis a Adrastéia: “Celle a qui nul ne saurait échapper”, une Méliade soeur des Érinyes.
Les premières représentations de Némésis ressemblaient à Aphrodite, qui elle-même porte parfois l’épithète Nemesis. Plus tard, comme déesse de la proportion et vengeresse des crimes, ses attributs sont une tige de mesure, une bride, une balance, une épée et un fléau ; elle monte dans un charriot conduit par des griffons.
À Rome, Némésis était révérée par les généraux victorieux, les gladiateurs dont elle était la patronne et figurait une des divinités tutélaires du forage du sol (Nemesis campestris). Au IIIe siècle av. J.-C., il y a des indices d’un culte envers une Némésis-Fortuna toute-puissante. Elle était révérée par une société dont les membres étaient appelés en latin Nemesiaci.