Dans l'hindouisme, Kârttikeya ou Skanda (du sanskrit, skand, « émettre »), souvent présenté comme étant le fils de Shiva et Pârvatî, est le dieu de la guerre. Son origine est dravidienne, l'un de ses noms, Murugan, s'écrit d'ailleurs மு௫கன் en tamoul. Éternel adolescent (kumâra), il était vénéré sous les Gupta dans l'Inde du nord où il était la divinité tutélaire des Chalukya.
Krishna
La vie de Krishna, l’Adorable, l’Amoureux, le séducteur, le joueur de flute est racontée dans de nombreuses légendes, et son nom apparait la première fois dans le Rigveda. Cet être parfait, le dieu ” au teint de nuits “, est aujourd’hui la divinité la plus vénérée de l’Inde. La dévotion à Krishna, ou bhatki, attachement profond et besoin passionné de s’unir a l’objet de son culte, inspirée des jeux amoureux du jeune dieu avec sa favorite Rhada, a donné naissance à d’innombrables sectes.
Selon la tradition, Krishna naît à Mathurâ, d’un cheveu noir de Vishnou, fils du prince Vasudeva et de Devakî. Kamsa, un râja de la lignée des Bhoja, cruel et immoral, règne sur Mathurâ après avoir renversé son père, Ugrasena. Kamsa est aussi le frère de Devakî et il est amoureux de sa sœur qui doit épouser le prince Vasudeva. Alors qu’il conduit le char qui mène Devakî à son nouvel époux, il entend une voix céleste qui lui prédit que le huitième enfant de sa sœur causera sa chute. Fou de rage, il tire Devakî par les cheveux hors du char et lorsque Vasudeva voit cela, il lui promet de lui remettre ses enfants à naître. Le couple tient sa promesse pour ses six premiers enfants, mais le septième, Balarâma, est confié en secret à Rohinî, une des femmes de Vasudeva. Lorsqu’il apprend qu’il a été trompé, Kamsa emprisonne le couple. Devakî met bientôt au monde un nouvel enfant, Krishna, et grâce à un miracle qui endort les soldats de Kamsa, Vasudeva réussit à s’échapper pour un temps, se rend au village de Gokula et confie Krishna à une autre de ses épouses, Yashoda qui le lui échange contre une de ses filles, Yoga Mâyâr. Au matin, Kamsa apprend la naissance d’un nouvel enfant, s’en empare et tue Yoga Mâyâ qui se transforme en créature céleste et lui rappelle la prédiction. Kamsa – comme Hérode – fait tuer tous les nouveau-nés, mais Krishna lui échappe. Il lui envoie ensuite plusieurs démons pour le combattre, mais sans succès.
L’Enfant (incarnation de Vishnou) ainsi que son frère Balarâma (incarnation su serpent Sesha sur lequel repose Vishnou) échappent donc aux maléfices de luer oncle Kamsa, qui tente a plusieurs reprises de les faire mourir. Après avoir anéanti en quelque sorte les démons envoyés par Kamsa, Krisna vit parmi ;es bergers, tandis que son frère Balarâma s’adonne a l’agriculture. On retrouve ici l’opposition entre peuples nomades et sédentaires, présente netre les deux enfants d’Adam et Eve, Caïn et Abel dans la Bible.
Son frère l’ayant retrouvé et rejoint, il produit, aidé de celui-ci, de nombreux miracles pour contrer les maléfices dirigés contre lui et Balarâma par Kamsa. Finalement, Krishna décide de mettre fin aux embarras que lui cause Kamsa, le renverse et rétablit sur son trône le roi Ugrasena. Installés maintenant à Mathurâ, Krishna et Balarâma doivent défendre la cité contre les attaques du puissant râja Jarâsandha du Magadha, un parent de Kamsa. Après dix-huit batailles indécises, il faudra l’intervention de Bhîma, le héros du Mahâbhârata pour abattre Jarâsandha.
Cependant, le jeune Krishna continue son travail de vacher à Vrindavan. Sa fréquentation des gopis, les vachères du village, jeunes filles ou femmes mariées, est le sujet de nombreuses histoires. L’une des plus célèbres, maintes fois illustrée par des miniatures, est l’épisode où, trouvant les gopis se baignant nues dans un étang, il leur vole leurs vêtements et se réfugie au sommet d’un arbre, ne daignant leur rendre leurs affaires que lorsqu’elles viennent les lui demander au pied de l’arbre, nues, dans leur première vérité. Dès lors elles acceptèrent de se livrer avec leur Bien-aimé au ” jeu de la saveur “, ronde dansée au clair de lune, qu’il accompagne de sa flute, dans encore pratiquée aujourd’hui en Inde en son honneur.
Il est aussi, souvent, accompagné de Râdhâ, son épouse préférée avec Rukminî, au centre d’une ronde dansée par les gopis, ronde qu’il accompagne de sa flûte banshrî appelée Râsa-mandala, instrument toujours pratiqué aujourd’hui en Inde en son honneur, particulièrement au Manipur où son culte est très actif.
Les rapports de Krishna et des gopis, des femmes qu’il est censé avoir toutes satisfaites, symbolisent le Principe divin auquel les âmes individuelles cherchent à s’unir pour obtenir la libération.
Krishna s’oppose aussi aux dieux indo-européens, plus anciens, ce qui tend à confirmer son origine aborigène. Jeune homme, il persuade son beau-père et les autres vachers de Vrindâvana de ne plus vénérer le dieu Indra, dieu de la pluie et des moissons, mais en lieu et place, de faire une pūjā à la colline Govardhana et aux vaches. Le dieu, irrité de ne plus être prié, déclenche un déluge mais Krishna soulève la colline et dit aux habitants du village de se réfugier sous elle où ils seront à l’abri et où tous leurs besoins seront satisfaits. Comprenant sa défaite, Indra se prosternant devant Krishna, implore qu’on lui pardonne son orgueil et sa colère. Il rend cependant hommage à Agni, le dieu védique du feu sacrificiel, et en obtient le chakra, une arme incendiaire terrible.